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Nous voilà captifs de ce que nous avons créé. Il en est ainsi de la techno, mais aussi de bien d'autres choses ! L'homme est de plus en plus prisonnier de ce qu'il invente, aliéné par son oeuvre, et comme, à jamais, soumis à elle. Une partita de Bach, une improvisation de Charlie Parker, une composition de John Coltrane nous parlent de quelqu'un de vivant, d'un être de chair, nous participons à une sensibilité, à une émotion, nous ne sommes pas seuls. La musique techno, musique sans musiciens, musique de la machine, songeries de l'ordinateur, est, peutêtre, pour ses amateurs éclairés, un nouveau langage, et on peut imaginer , sans le concours de l'homme, des structures et des formes. Ce n'est donc pas tant cette création du néant qui choque que le niveau sonore qu'elle réclame, que la prolifération des décibels qu'elle impose, jusqu'à ce qu'elle ne devienne plus que bruit, sonorité secouante d'une grosse caisse en folie. Bref, du bruit à l'état brut, et qu'on consomme comme un alcool ou une drogue, un moyen de s'oublier et de se fuir dans l'assourdissement. Certains otorhinos affirment qu'à ce jeu l'oreille perd peu à peu de son acuité. sac longchamp pliage solde
Toute une génération irait ainsi en dansant vers la surdité, espérons qu'elle ne sera pas aussi mentale ! Malheureusement, comme pour le tabac, ce ne sont pas seulement ceux qui consomment du bruit, et en font leurs délices, qui en sont les victimes. Nous sommes tous, chaque jour, à chaque heure, prisonniers du bruit, qui empiète sur les sons fraternels de la vie et les annihile. Nous, qui acceptons sans broncher, sur la terre comme dans le ciel, les stridences et les vrombissements des moteurs, leurs hurlantes et métalliques présences, ne supportons plus la voix humaine. Trois personnes qui, dans la rue, tard dans la nuit, parlent entre elles, nous mettent en rage. Jadis, l'été, dans les villages, les vieilles gens, assis à leur porte, devisaient longuement, jusqu'à minuit sonné, sans que nul ne s'en formalise, ce qui serait inconcevable aujourd'hui. Proust parle avec bonheur des cris de la rue qui ne dérangent pas mais enchantent, comme une voix mystérieuse, amicale qui entre par la fenêtre, crée une distance et prête à la rêverie. Mallarmé, je crois, disait qu'il attendait avec impatience les heures de récréation d'une école voisine pour écouter ces voix d'enfants criardes et discordantes qui apportaient, au coeur de son travail, un instant de fraîcheur, l'irréductible présence de la vie. sac longchamp pliage cuir Peutêtre, cette délectation étaitelle possible parce que ces voix, ces cris se détachaient sur la profondeur du silence. Mais le silence n'existe plus, nous l'avons aboli. Nous en avons peur, et, dès qu'il se fait, nous le brisons à l'instant même. Il nous faut toujours un fond sonore, et parfois même pour écrire, pour penser. Toute notre technologie s'oppose au silence, le réduit ou l'efface. Le silence de la nature est fait de menus bruits, d'imperceptibles appels. Le chant des trembles ou des pins dans le vent, la pluie sur les toits, le grésillement d'un grillon, des pas dans la rue, une femme qui chante à sa fenêtre, tout cela est devenu étranger à notre oreille. Sac Longchamp Solde
Reste, pour nous consoler, le grondement magnifique et métaphysique de l'orage. On n'a pas encore pu tuer Zeus. Cette angoisse du silence, qui nous empêche de nous taire, est un signe des temps. Il n'y a plus guère de taiseux, comme on disait jadis, et le taciturne est suspect. On imagine mal un écrivain qui se refuserait à palabrer longuement sur son oeuvre. Là où il n'y que discrétion et prudence, on ne verrait que mépris et orgueil. Quant au politique qui s'en tient au juste emploi des mots, comme naguère Churchill, on ne le rencontre guère plus que ces comédiens à qui on apprenait, autrefois, l'éloquence du silence.

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