Longchamp

Je voudrais éclaircir ce qui été dit sur le rôle décisif du goulag dans ma vie d'écrivain. En réalité, dès l'âge de dixhuit ans en , j'ai formé le projet de décrire et d'expliquer dans toutes ses dimensions l'histoire de la révolution russe de . Ne seraitce que pour cette raison fondamentale, je n'aurais pas pu m'épanouir en tant qu'écrivain soviétique loyal. Mais le fait qu'en j'aie été moimême victime du goulag pesé profondément, au fil des années, sur mes opinions et mes convictions, m'a ouvert un champ de vision clair et le plus large possible sur tout ce que l'on appelait le bolchevisme, le communisme soviétique, et, plus profondément, m'a immergé dans les fondements de notre existence.Vos oeuvres se situent clairement dans la grande tradition du réalisme, dans les traditions de Tolstoï et de Zola. Tolstoï en personne fait une brève apparition dans le premier chapitre d'Août . Pour moi personnellement, cela été une découverte de voir que l'on peut encore écrire ainsi, que cette tradition n'est absolument pas morte. Doudoune Lacoste pas cher
Avezvous été, un moment ou un autre, troublé littérairement parlant par les diverses théories qui prônent de ne plus continuer écrire ainsi Ou bien ces théories ne signifiaientelles rien pour vous La tradition réaliste n'a pas été choisie par moi, elle m'est innée. Les débats houleux qui ont eu lieu au XXe siècle sur le fait de savoir si cette tradition était morte ou si le genre du roman était mort, n'ont suscité chez moi qu'un sourire perplexe. Cependant, la tradition réaliste ne consiste pas seulement en une manière réaliste de composer la narration, elle implique aussi d'autres moyens et d'autres formes, dans la mesure où ceuxci permettent au lecteur de percevoir la réalité telle qu'elle existe. C'est pourquoi, par exemple dans La Roue rouge, j'ai employé, dans certains épisodes et certains moments, une exposition de l'action sur le mode cinématographique, des citations de documents historiques, des extraits de journaux de l'époque, ou encore une perception des événements sous une forme folklorique interprétation populaire, proverbes .Vous avez souvent exprimé l'opinion que la Russie était destinée traverser la sombre épreuve du XXe siècle la place du reste du monde, suivre cette voie pour l'humanité tout entière. D'un autre côté, vos récits dans La Roue rouge tournent autour de l'idée que la catastrophe d'octobre aurait pu être évitée. Ainsi, toutes ces souffrances excessives étaientelles, lorsque l'on va au fond des choses, réellement indispensables Ou bien ne pouvaiton pas éviter tout cela, estce que tout cela n'a pas été absurde et inutile Autrement dit : Dieu atil voulu que tout cela arrive Les dix tomes de La Roue rouge n'englobent que la révolution de février avec les événements datant de , et même de la fin du XIXe siècle, qui lui ont ouvert la voie . Veste lacoste pas cher Je me suis efforcé de suivre toute la préparation sociale qui, en Russie, mené cette révolution, mais aussi l'abondance extraordinaire des événements qui ont eu lieu en février , sans lesquels la révolution n'aurait pas éclaté. Quant la révolution bolchevique d'octobre , elle était une conséquence directe et absolument inévitable de la révolution de février. Dieu atil voulu que les choses se passent ainsi Dieu ne nous jamais enlevé la liberté de choix qui nous jadis été donnée. Nous créons notre propre histoire nousmêmes, nous nous poussons nousmêmes dans la fosse. Et la nécessité ou l'absurdité des souffrances dépendent de la capacité des gens et des peuples en tirer des leçons. Pour parler de l'histoire du monde en général, je considère que, si la révolution russe n'avait pas eu lieu, une autre révolution semblable aurait inévitablement ébranlé le monde. Comme prolongement de la Révolution française du XVIIIe siècle. Vetement Lacoste pas cher
Car les hommes ne peuvent éviter de payer pour la perte du sentiment de restriction, de contrainte dans les désirs, dans les exigences, pour la cupidité sans retenue des puissants et des riches celle des hommes, mais aussi celle des États , pour le tarissement des sentiments de bonté humaine.Il semble que l'image des gens simples, lucides, probes, affrontant seuls le chaos comme Vorotyntsev ou Matriona soit l'un des thèmes centraux de vos oeuvres. La probité des gens simples peutelle être une réponse, lorsque devant nous se dresse le mal absolu Et aussi : qu'estce que le mal Estce seulement la folie et la bêtise comme le pense saint Augustin , ou bien estce une force puissante et impérieuse Oui, les gens simples et sans défense, comme Matriona ou Ivan Denissovitch, m'inspirent beaucoup de compassion. Mais je ressens une plus grande compassion encore pour ceux qui se révèlent des combattants de la justice c'est ainsi que j'ai désigné et décrit beaucoup d'entre eux dans L'Archipel du Goulag, et j'ai aussi mis l'accent sur eux dans La Roue rouge . Non, la simple probité n'est pas une réponse suffisante au mal universel. Le mal universel, ce n'est pas seulement la folie ou la bêtise. C'est un noyau compact, avec une action vectorielle.